Coup d’envoi du 68ème Festival de Musique de Menton ce 29 juillet 2017, sous la direction artistique de Paul-Emmanuel Thomas, avec le retour du talentueux pianiste et compositeur turc Fazil Say.
Il aura pour partenaire le Hong-Kong Sinfonietta dirigé par Yip Wing-Sie.
Ce Festival, l‘un des plus anciens et prestigieux d‘Europe, qui s’achèvera le 13 août, accueille depuis sa création les plus grands artistes classiques du monde.
Chaque année, des interprètes prestigieux livrent une prestation rare, portés par l’acoustique hors pair du parvis de la Basilique Saint-Michel Archange, lieu devenu mythique.
Là, sous les étoiles d’un ciel reflet de l’azur méditerranéen, l’émotion musicale qui les transcende, est magnifiée par le paysage grandiose.
Créé par le regretté artiste hongrois, André Böröcz, on raconte qu’il eut l’idée en 1950 de fonder le Festival, en entendant aux abords du parvis, s’échapper d’une fenêtre le son d’un violon, celui de Jasha Heifetz jouant la Partita n°2 pour violon de Bach.
On dit qu’alors, André Böröcz resta « figé, suspendu entre ciel et terre, absorbé par la mer, le soleil couchant, la musique le transportant ».
Le Festival de Musique de Menton venait de naître. Un endroit privilégié où la vue dégagée sur la mer et le ciel ouvert, se marient à une acoustique exceptionnelle grâce aux trois grands murs encadrant le reste du lieu.
Devant une salle comble, Fazil Say a été fidèle à lui-même : brillant et original. Tel un chef d’orchestre, il allie le geste au jeu. Redonnant ses lettres de noblesse au concert, il scrute le texte, va au-delà des notes, en usant de son imagination fertile.
Le génial artiste est non seulement pianiste, mais aussi compositeur.
Au programme, l’une de ses compositions : le Deuxième Concerto pour piano, intitulé « Silk Road ». Il évoque ce réseau ancien de routes reliant l’Asie à l’Europe. Dans un climat poétique et rêveur,
il évoque successivement le Tibet, l’Inde, la Mésopotamie et l’Anatolie.
Sur scène, c’est une boule de nerfs. Au piano, c’est la démonstration que la culture est universelle, car rien ne prédestinait au départ ce natif d’Ankara à être un des meilleurs interprètes de Mozart.
Opéré d’une malformation du palais, les médecins lui conseillent d’apprendre un instrument à vent. Il choisit le… piano. Naturellement doué, il est remarqué par les Allemands et termine ses études à Düsseldorf avec le meilleur professeur de piano du moment, David Levine.
Il a été rappelé par trois fois sur scène et une interprétation de « Summertime » de Gershwin et The Art of thepiano, apportant une touche mélancolique et ludique extraordinaire.
Yip Wing-Sie directrice musicale depuis 2002 du « Hong Kong Sinfonietta », le plus en vue des orchestres de l’ancienne colonie britannique, mais également réputé comme l’un des meilleurs d’Asie.
Outre les principaux pays d’Asie, elle s’est produite en France, Suisse, Italie, Pologne, Portugal, Lituanie, Canada, aux Etats-Unis …
Elle vit à Hong Kong depuis son plus jeune âge.
Elle poursuit son éducation musicale à Londres, où elle est diplômée du Royal College of Music, puis aux Etat-Unis où elle obtient un master de direction musicale.