Un point presse avant la cérémonie des vœux s’est déroulée dans les locaux de la FBTP 06, à Nice (06) Alpes Maritimes.
« La dynamique des projets en cours va s’éteindre. Nous allons entrer en récession en 2024 avec un effet retard, comme à chaque crise, par rapport à la situation nationale du BTP. Et cette dégradation devait être plus marquée au second semestre », analyse le président de la Fédération du BTP des Alpes-Maritimes, Patrick Moulard.
Moins malmené en 2023 que prévu avec une progression de 2 % de l’activité et la création de 800 emplois, le BTP azuréen se prépare à subir les effets d’une conjoncture dégradée au cours des prochains mois. 1 500 à 2 000 emplois, intérim compris, devraient être ainsi perdus, provoqué en particulier par la chute du logement neuf dans le département.
La tendance nationale est en baisse (-7%), et jusqu’alors a bénéficié du léger décalage dans le temps qui caractérise le département (à +4,5% sur 12 mois à fin novembre). Une progression, certes, mais qui reste très insuffisante au regard des besoins du territoire en logements. En 2019, il y avait 8.000 logements produits, à 4.800 aujourd’hui, nous sommes bien en deçà de la demande. Les chantiers se maintiennent grâce aux anciennes opérations. Aujourd’hui, on ressent une réelle inertie…
Selon une enquête de la FBTP 06 en janvier, « 60 % des entreprises ressentent un ralentissement d’activité pour 2024 et 70 % répondent avoir un carnet de commandes inférieur à six mois. Les responsables du BTP azuréen préconisent notamment de s’attaquer à la crise du logement et d’agir, avec des mesures fiscales appropriées, afin d’inciter ménages et investisseurs à s’intéresser de nouveau à l’immobilier. Retour à la loi Pinel version 2022, mise en place d’un statut de bailleur privé, afin d’apporter de l’attractivité à l’immobilier
Cela va encore bloquer le parcours de gens pour accéder à la propriété. Les premières conséquences se feront sentir dès le second semestre 2024. « Les promoteurs ont posé les crayons, et nous prévoyons une baisse de 20 % de la production de logements, si des mesures fortes pour soutenir le secteur ne sont pas prises », ajoute Patrick Moulard.